Chengde, Samedi 16 Mars 2013 - 承德, 2013 年3 月16日星期六
La petite ville de Chengde, située sur des hauteurs à plus de 200 kms au nord-est de Pékin, fut à l'époque impériale chef-lieu de la province du Jehol (热河 Rehe). En 1701, l'empereur Kangxi de la dynastie Qing en fit sa résidence d'été. Les empereurs successifs l'occupèrent chaque année pendant les mois de canicule en y transportant le siège du gouvernement. Pour leur hôtes de marque et les simples visiteurs venus de la Chine entière pour leur rendre respect huit temples de confessions différentes furent construits dans les montagnes aux alentours de la ville (Les huit temples extérieurs - 外八庙)qui font maintenant partie du patrimoine mondial de l'UNESCO. Le temple le plus réputé est le temple bouddhiste lamaïste de Putuo Zongcheng - 普陀宗乘之庙 (temple de la doctrine de Putaraka), surnommé le petit Potala - 小普达拉宫, pour sa ressemblance avec le Potala de Lhasa au Tibet, dont on s'est inspiré pour sa construction. Son architecture est un mélange assez étonnant des styles architecturaux tibétain et chinois. Il fut construit entre 1767 et 1771 pour le soixiantième anniversaire de l'empereur Qianlong (1735 - 1796), l'empereur le plus lettré et talentueux de la dynastie Qing, à qui le temple est dédié. Le temple servait aux cérémonies et aux fêtes bouddhistes. C'est également là que l'empereur recevait les délégués des provinces dont le Dalaï Lama du Tibet qui faisait déjà, à l'époque, partie de la Chine en tant que région autonome.
Vue d'ensemble
L'entrée du temple. La base et les mâts pour drapeaux de prière à droite et à gauche sont tibétains, le pavillon supérieur et les lions de style chinois. Le ton est donné.
La plaque au-dessus de l'entrée, comportant le nom du temple, est gravée en quatre langues. De gauche à droite (verticalement) mandchou, chinois, mongol et (horizontalement) tibétain.
En mandchou parce que les empereurs Qing étaient de Mandchourie, à l'époque une province "autonome" chinoise. L'écriture mandchoue a disparu.
En mongol : une partie de la Mongolie, appelée Mongolie intérieure, était également, et est toujours, une province " autonome". L'écriture mongole est dérivée de l'écriture mandchoue, elle existe toujours.
En tibétain : le Tibet était également, déjà à l'époque, une province autonome chinoise sous la jurisdiction du Dalaï-Lama.
Toutes les inscriptions dans le temple sont en quatre langues. Certaines sont calligraphiées par Qian Long lui-même qui savait écrire le mandchou et le chinois.
Sur ce bâtiment de style architectural chinois la Roue du Dharma, le symbole le plus important du bouddhisme tibétain. Elle symbolise l'enseignement du
bouddha qui fut le premier à mettre cette roue en mouvement et représente le cycle éternel des renaissances, c'est-à-dire le karma. Le pavillon contient une grande stèle gravée en quatre
langues sur ses quatre faces (une langue par face). Devant le pavillon, un bruloir à encens.
Les bâtiments ocre pâle entourés de cyprès et de pins donnent au lieu une ambiance méditerranéenne.
Porte des cinq stupas (de style tibétain). Cette porte est surmontée de cinq stupas de couleurs différentes, chaque couleur représentant un des cinq éléments de la tradition tibétaine.
Rouge = le feu, vert =l'eau, jaune = la terre, blanc = l'espace, bleu = l'air.
Vue de l'autre face
L'éléphant de pierre symbolise Bouddha selon la doctrine bouddhiste du Mayahana (ou du Grand Véhicule), la sauvegarde universelle de tous les êtres humains, leur libération de toutes souffrances. Le vase sur sa tête représente vie paisible et bonnes récoltes.
Après la porte des cinq stupas on passe un portique de tuiles vernissées (de style chinois).
Nom du portique "Porte universelle", en quatre écritures (voir plus haut)
Le lion de pierre a été introduit en Chine par le bouddhisme. Il est devenu en Chine symbole de la richessse et du pouvoir et on le trouve souvent à l'entrée des bâtimentss pour en assurer la protection. Dans la tradition bouddhiste il représente le courage et la grandeur du Bouddha.
Le Dahongtai - 大红台 (Grand bâtiment rouge) en tibétain "Cihangpudu", la construction principale de l'ensemble. Les murs extérieurs sont aveugles. Le bâtiment a une cour intérieure sur laquelle donnent une série de pièces avec balcons sur plusieurs étages. Au milieu de la cour intérieure se trouve un temple au toit de tuiles dorées, le Wanfaguiyi - 万法归一大殿 (trad. Les dix mille lois en une ?)
Moulins à prière. Sur les moulins à prière sont écrits des mantras. Ils sont tournés de la main droite et dans le sens des aiguilles d'une montre (le sens de lecture du mantra) par les fidèles qui passent devant eux. Actionner un moulin à prière équivaut à réciter la prière du mantra.
Une des cinq statues de bouddha qui ornent la façade
La cour intérieur est couverte de drapeaux de prières, les cinq couleurs représentant les cinq éléments (voir plus haut). Le batîment est surmonté, aux quatre angles, par un pavillon (sur la photo le pavillon au nord-ouest.
Les figures sur chaque arête du toit sont des Qilin - 麒麟, animaux mythiques qui portent bonheur. On les trouve sur les toits des temples et palais du nord de la Chine.
Thangka (ou tangka). Le thangka, originaire du Népal et transmis aux tibétains est une peinture sur soie ou sur toile faisant le portrait d'une divinité bouddhique ou relatant un épisode de la vie de Bouddha.
Le wanfaguiyi - 万法归 au toit recouvert de tuiles dorées.
Le cable le long de la bordure du toit est un paratonnerre.