Beijing, dimanche 10 août 2014 - 北京,8 月10 日星期日
Suivant le bouddhisme tantrique tibétain, le Tibet compte vingt-quatre sites sacrés qui sont des lieux de pèlerinage. Ces lieux, suivant la mythologie, correspondent à des répliques des vingt-quatre pièces du corps spirituel du Bouddha se situant originellement en Inde. Lhassa, le lac Namtso, le Mont Everest font partie du nombre. Le but essentiel d'un pèlerinage est généralement le désir d'être bénéfique à l'humanité, mais les bienfaits personnels, matériels et spirituels, sont une motivation supplémentaire. On espère par exemple qu'un voyage pénible va effacer tous les péchés accumulés par le passé et favorisera un meilleur statut dans la vie suivante.
Un pèlerinage peut consister en une heure de marche autour d'un temple mais aussi en un voyage en se prosternant sur plusieurs milliers de kilomètres qui peut durer des années. Le pèlerin, dans ce dernier cas, vit de mendicité et en logeant dans les monastères.
Parmi les observances religieuses sur les lieux sacrés, les plus courantes sont la circumambulation, la prosternation et les offrandes.
La circumambulation consiste à marcher une ou plusieurs fois autour de ces sites dans le sens des aiguilles d'une montre en s'accompagnant de prières (prononcées le plus souvent avec un moulin à prières). Les lieux sacrés, qu'ils soient des temples ou un site naturel, ont des couloirs ou des chemins (appelés "kora" en de nombreux endroits) prévus à cet effet.
Circumambulation le long du Barkhor, le couloir qui fait le tour du Jokhang, le plus sacré des temples du bouddhime tibétain, et qui se situe dans le centre historique de Lhassa
Une communauté, avec enfants et effets personnels chargés sur des charrettes, partie en pélerinage autour d'une montagne avoisinante. Rencontrée entre Shigatse et Lhassa, sur la "Friendship Highway" (la route qui fait la jonction entre Lhassa et le Népal)
La prosternation : c'est l'acte de dévotion le plus impressionnant. Le pèlerin, tous les deux pas, s'étire totalement sur le sol. Avant de s'allonger, il touche de ses mains jointes son front, sa bouche et son cœur. Ces trois points symbolisent l'esprit, la parole et le corps. Sa progression est épuisante et très lente. Plus l'effort est long et difficile, meilleurs seront les bienfaits obtenus.
Les offrandes : par les offrandes les pèlerins expriment leur gratitude et leur obéissance aux divinités des monastères et des lieux naturels. Les offrandes sont souvent de l'argent (des billets de faible valeur, en général), des lampes à beurre (de yak), de l'encens, et l'écharpe cérémonielle blanche, la khata.
Brûloir à encens à l'entrée du temple Tsepamed Lhakang (Temple de la Longévité) à Lhassa. L'enseigne à l'arrière indique une boutique qui vend de l'encens.
Fabrication de bâtons d'encens au monastère de Tashilunpo à Shigatse. Le Tibet est un très grand producteur de bâtons d'encens.
Comme support aux prières sont utilisés de façon presque systématique les moulins à prières individuels, que chacun porte avec soi, ou collectifs, que l'on trouve disposés sur les lieux sacrés. Un moulin à prières traditionnel est constitué d'un cylindre rempli de mantras et pouvant tourner librement autour d'un axe. Selon les croyances associées à cet objet, actionner un tel moulin a la même valeur spirituelle que de réciter les mantras qui sont à l'intérieur, les mantras étant censés se répandre ainsi dans les airs comme s'ils étaient prononcés et avoir une influence positive sur ce qui se trouve dans ses environs. Le moulin doit être tourné de la main droite et dans le sens des aiguilles d'une montre pour que les textes en sanscrit à l'intérieur soient lus dans le bon sens.
Au monastère de Drepung, près de Lhassa. Sur la pierre, le mantra de la compassion "Om mani padme um" le mantra le plus courant au Tibet.
D'autres supports de dévotion à Bouddha sont les sutras, les textes canoniques du bouddhisme, des écrits philosophiques sous forme d'aphorismes, avec pour thème la doctrine bouddhique. Le terme "sutra" désigne aussi, par extension, les volumes qui les contiennent.
Tous les monastères contiennent des bibliothèques importantes de sutras très anciens que les moines utilisent pour l'étude ou la prière, individuelle ou collective.
Des sutras de facture moderne sont vendus à l'usage des particuliers dans des boutiques spécialisées.
Un sutra récent. Les sutras sont enveloppés dans un tissu jaune ou rouge qui retient au bout une languette brodée de couleurs vives. Sous la languette est inscrit le titre du sutra.