Beijing, Mercredi 1er mai 2013 - 北京 2013年5月1日星期三
A deux pas de la Cité Interdite, un emblème architectural du 16e siècle chinois et temple de l'histoire impériale de Chine, est sorti de terre en 2007 le Grand Théâtre National de Chine 中国国家大剧院, un emblème architectural du 21e siècle et temple de la musique et des arts de la scène.
Conçu par l'architecte français Paul Andreu, il se présente sous la forme d'un dôme de titane et de verre en forme d'ellipse qui rappelle le symbole taoïste du yin et du yang et est entièrement entouré d'un lac artificiel, l'entrée se faisant par un couloir qui passe sous l'eau.
Le lac et les abords plantés d'arbre ainsi que sa situation à deux pas de la place Tian An Men et de la Cité Interdite en font également un lieu de promenade.
Il porte maintenant le nom très officiel de "Centre National des Arts du Spectacle" mais est couramment appelé "l'oeuf de cane - 鸭蛋" par les pékinois.
Quelques données :
durée du chantier : 2001 à 2007
superficie totale 200 000 m2
comprend : une salle d'opéra de 2416 place
une salle de concert de 2017 places
un théâtre de 1040 places
un espace d'exposition
cafés, librairie, boutique, bibliothèque
un espace ouvert pour concerts et conférences libres
La pureté de ses lignes arrive à rendre supportable la vue du bâtiment de style soviétique des
années 1950 qui abrite l'Assemblée du Peuple (de l'autre côté de l'Assemblée du Peuple se
trouve la Place Tian An Men).
Vue de l'intérieur
Les plafonds des parties communes sont en bois ou en pierre.
Chengde, Samedi 16 Mars 2013 - 承德, 2013 年3 月16日星期六
La petite ville de Chengde, située sur des hauteurs à plus de 200 kms au nord-est de Pékin, fut à l'époque impériale chef-lieu de la province du Jehol (热河 Rehe). En 1701, l'empereur Kangxi de la dynastie Qing en fit sa résidence d'été. Les empereurs successifs l'occupèrent chaque année pendant les mois de canicule en y transportant le siège du gouvernement. Pour leur hôtes de marque et les simples visiteurs venus de la Chine entière pour leur rendre respect huit temples de confessions différentes furent construits dans les montagnes aux alentours de la ville (Les huit temples extérieurs - 外八庙)qui font maintenant partie du patrimoine mondial de l'UNESCO. Le temple le plus réputé est le temple bouddhiste lamaïste de Putuo Zongcheng - 普陀宗乘之庙 (temple de la doctrine de Putaraka), surnommé le petit Potala - 小普达拉宫, pour sa ressemblance avec le Potala de Lhasa au Tibet, dont on s'est inspiré pour sa construction. Son architecture est un mélange assez étonnant des styles architecturaux tibétain et chinois. Il fut construit entre 1767 et 1771 pour le soixiantième anniversaire de l'empereur Qianlong (1735 - 1796), l'empereur le plus lettré et talentueux de la dynastie Qing, à qui le temple est dédié. Le temple servait aux cérémonies et aux fêtes bouddhistes. C'est également là que l'empereur recevait les délégués des provinces dont le Dalaï Lama du Tibet qui faisait déjà, à l'époque, partie de la Chine en tant que région autonome.
Vue d'ensemble
L'entrée du temple. La base et les mâts pour drapeaux de prière à droite et à gauche sont tibétains, le pavillon supérieur et les lions de style chinois. Le ton est donné.
La plaque au-dessus de l'entrée, comportant le nom du temple, est gravée en quatre langues. De gauche à droite (verticalement) mandchou, chinois, mongol et (horizontalement) tibétain.
En mandchou parce que les empereurs Qing étaient de Mandchourie, à l'époque une province "autonome" chinoise. L'écriture mandchoue a disparu.
En mongol : une partie de la Mongolie, appelée Mongolie intérieure, était également, et est toujours, une province " autonome". L'écriture mongole est dérivée de l'écriture mandchoue, elle existe toujours.
En tibétain : le Tibet était également, déjà à l'époque, une province autonome chinoise sous la jurisdiction du Dalaï-Lama.
Toutes les inscriptions dans le temple sont en quatre langues. Certaines sont calligraphiées par Qian Long lui-même qui savait écrire le mandchou et le chinois.
Sur ce bâtiment de style architectural chinois la Roue du Dharma, le symbole le plus important du bouddhisme tibétain. Elle symbolise l'enseignement du
bouddha qui fut le premier à mettre cette roue en mouvement et représente le cycle éternel des renaissances, c'est-à-dire le karma. Le pavillon contient une grande stèle gravée en quatre
langues sur ses quatre faces (une langue par face). Devant le pavillon, un bruloir à encens.
Les bâtiments ocre pâle entourés de cyprès et de pins donnent au lieu une ambiance méditerranéenne.
Porte des cinq stupas (de style tibétain). Cette porte est surmontée de cinq stupas de couleurs différentes, chaque couleur représentant un des cinq éléments de la tradition tibétaine.
Rouge = le feu, vert =l'eau, jaune = la terre, blanc = l'espace, bleu = l'air.
Vue de l'autre face
L'éléphant de pierre symbolise Bouddha selon la doctrine bouddhiste du Mayahana (ou du Grand Véhicule), la sauvegarde universelle de tous les êtres humains, leur libération de toutes souffrances. Le vase sur sa tête représente vie paisible et bonnes récoltes.
Après la porte des cinq stupas on passe un portique de tuiles vernissées (de style chinois).
Nom du portique "Porte universelle", en quatre écritures (voir plus haut)
Le lion de pierre a été introduit en Chine par le bouddhisme. Il est devenu en Chine symbole de la richessse et du pouvoir et on le trouve souvent à l'entrée des bâtimentss pour en assurer la protection. Dans la tradition bouddhiste il représente le courage et la grandeur du Bouddha.
Le Dahongtai - 大红台 (Grand bâtiment rouge) en tibétain "Cihangpudu", la construction principale de l'ensemble. Les murs extérieurs sont aveugles. Le bâtiment a une cour intérieure sur laquelle donnent une série de pièces avec balcons sur plusieurs étages. Au milieu de la cour intérieure se trouve un temple au toit de tuiles dorées, le Wanfaguiyi - 万法归一大殿 (trad. Les dix mille lois en une ?)
Moulins à prière. Sur les moulins à prière sont écrits des mantras. Ils sont tournés de la main droite et dans le sens des aiguilles d'une montre (le sens de lecture du mantra) par les fidèles qui passent devant eux. Actionner un moulin à prière équivaut à réciter la prière du mantra.
Une des cinq statues de bouddha qui ornent la façade
La cour intérieur est couverte de drapeaux de prières, les cinq couleurs représentant les cinq éléments (voir plus haut). Le batîment est surmonté, aux quatre angles, par un pavillon (sur la photo le pavillon au nord-ouest.
Les figures sur chaque arête du toit sont des Qilin - 麒麟, animaux mythiques qui portent bonheur. On les trouve sur les toits des temples et palais du nord de la Chine.
Thangka (ou tangka). Le thangka, originaire du Népal et transmis aux tibétains est une peinture sur soie ou sur toile faisant le portrait d'une divinité bouddhique ou relatant un épisode de la vie de Bouddha.
Le wanfaguiyi - 万法归 au toit recouvert de tuiles dorées.
Le cable le long de la bordure du toit est un paratonnerre.
Beijing, Dimanche 11 novembre 2012 - 北京市,2012年12月11日星期日
Des "Grandes murailles", la Chine en a connu beaucoup au cours de son histoire, construites par les dirigeants des divers royaumes qui occupaient le territoire de la Chine actuelle, avant son unification par l'empereur des Qin au 2ème siècle avant notre ère.
Qin Shihuangdi, empereur des Qin et unificateur de la Chine, décida de construire une très longue muraille de "dix mille lieues - 万里长城 ", le long de la frontière nord de la Chine, pour repousser les invasions des Huns. On ne connaît guère le tracé de cette muraille. Les légendes sont nombreuses, cependant, ayant pour sujet la construction particulièrement meurtrière de cette muraille, fruit du travail forcé de milliers d'hommes, et qui mettent en avant la grandeur de l'empereur Qin mais aussi sa cruauté.
Ce que l'on appelle couramment "Grande Muraille" est le tronçon qui court de la côte à l'Est jusqu'au désert à l'Ouest, approximativement à la latitude de Beijing. Elle fut construite au 15e siècle par les empereurs Ming et complété par les empereurs Qing au 17e siècle pour bloquer les invasions mongoles et turques. Elle serait longue de 8 852 kms (en comptant les longueurs de pentes, puisqu'elle épouse les crêtes des montagnes). Elle mesure 6 à 7 m de haut et est large de 4 à 5 m. De récentes études lui donnent une longueur totale de plus de 21 000 kms en comptant les tronçons détruits.
Quand on y grimpe et que l'on constate l'ampleur du travail réalisé on est saisi d'admiration pour leurs initiateurs... mais on ne peut éviter de penser également qu'ils étaient fous, d'une volonté et d'un acharnement frisant la folie...
La devise des chinois serait-elle "qui veut peut" ? Je crois bien que oui...
Une randonnée sur la Grande Muraille au-dessus de Shayu beigou - 沙峪北沟, près du village de Mutianyu - 慕田峪, hors des sentiers battus par les touristes
Dans une tour de guet. Je ne sais pas si les gardes qui s'y tenaient en faction, à l'époque,
étaient en mesure d'apprécier le paysage.
La montagne enneigée. On aperçoit le tracé de la muraille qui suit la crête, comme un ruban.
Au fou !
La muraille suit tous les accidents de terrain et fait par endroits d'étonnantes circonvolutions.
Beijing, Dimanche 27 mai 2012 - 北京,2012 年5月27日星期日
Dès la haute antiquité, les souverains chinois se firent construire à proximité de
leur capitale - et généralement de leur vivant - d'imposants mausolées pour y être inhumés après leur mort.
A une quarantaine de kilomètres au nord de Beijing se trouve la nécropole des Ming - 十三陵 (1368-1644). Cette nécropole, située dans un vaste cirque mesurant 5 kms du nord au sud et 3,5 kms d'est en ouest et choisi avec soin pour correspondre au fengshui - 风水, comprend les mausolées de treize des seize empereurs de la dynatie des Ming (1368- 1644), d'où son apellation toute simple en chinois de 十三陵 shisanling - les Treize Tombeaux.
La Voie Sacrée - 神道 shendao, qu'il serai t plus juste de traduire par Voie des Esprits, est un couloir de 7 kms qui conduit à la porte du tombeau principal et par lequel le corps du défunt était amené lors des funérailles.
De nos jours, la Voie Sacrée est surtout connue par le tronçon dit, l'allée des statues , érigées en 1435 pour les âmes des morts de lignage royal. Sur un parcours de 1 km, de chaque côté de la voie, se dressent 12 statues de personnages civils et militaires et 24 statues d'animaux - lions, chameaux, éléphants, chevaux, qilin - 麒麟 (animal mythique), quatre de chaque sorte, deux debout et deux couchés.
Billet d'entrée sur la Voie Royale - 十三林神道门票
Le véritable nom de ces statues géantes représentant des hommes et que l'on appelle couramment "hommes de pierre - 石人 shiren " est "Wengzhong - 翁仲“ du nom d'un homme de taille herculéenne qui vécut sous la dynastie Qin (221-207 avant J.C) et rendit de grands services au pays dans sa lutte contre les Huns.
Lettrés
Militaires
(plus féroce)
Qilin - 麒麟
Le Qilin fait partie des quatre animaux divins dans la mythologie chinoise
(les trois autres étant le dragon, le phénix et la tortue). Il est représenté sous
la forme d'une licorne à corne courte et à écailles.
Dans les légendes chinoises sa symbolique est complexe et variée (prospérité,
justice, naissance de fils, paix et félicité).
Il ne faut pas se fier à son air bête et méchant. Son apparition est toujours de
bon augure et à notre époque il est encore associé à de nombreuses
manifestations.
L'éléphant et le chameau
L'éléphant est, en Chine, l'animal des contrées pratiquement inexplorées de l'extrême
sud-ouest et le chameau celui des contrées de l'extrême nord-ouest. Ils symbolisent ici
la
très grande étendue de l'empire chinois.
J'expliquerais cette position étrange de l'éléphant par le fait qu 'à l'époque c'était encore
un animal très mal connu notamment dans le nord de la Chine où se trouve Pékin.
Le lion
Le lion n'est pas un animal chinois, ni même asiatique. Des représentations
du lion ont été introduites en Chine sous la dynastie des Tang (618 à 907)
avec le bouddhisme, en provenance d'Inde. Sa représentation sous forme
de sculptures ou de peintures est assez éloignée de l'animal réel. En Chine, le
lion est symbole de grandeur, puissance et majesté.
Beijing, Samedi 25 févier 2012 - 北京,2012 年 二月 25日 星期六
En remontant le cours de la rivière Baihe - 白河 (la Rivière blanche) au pied de la montagne de Yunlongshan - 云龙山 (la Montagne du dragon des nuages).
Cette rivière, entièrement gelée l'hiver, porte bien son nom.
Le fond de la rivière vu à travers la glace
Beijing, Samedi 3 décembre 2011 - 北京,2011 年12月 3 日星期六
Une randonnée à Chuandixia - 爨低下村 dit "village Ming"
Le village de Chuandixia - 爨低下村 est à 90 kms au nord-ouest de Beijing, dans le district de Mentougou - 蒙头购.
Une centaine de petites maisons environ, avec cour intérieure, datant de la dynastie Ming, montent en colimaçon au-dessus d'un vallon. Seuls y vivent encore à l'année 74 paysans répartis en 29 familles. Ils y vivent de la récolte du maïs et de l'élevage des moutons. L'ancienneté du village a commencé à attirer touristes et photographes au début des années 2000 et des paysans ont converti leur maison en chambres d'hôtes un peu sommaires pour les amateurs de "couleurs locales". Un droit de visite, imposé aux visiteurs à l'entrée du village est intégralement réinvesti dans l'entretien des maisons.
En Chine, tout nom quelqu'il soit doit avoir une signification. La signification du nom du village "Chuandixia - 爨低下村" qui veut dire "le village sous chuan" donne lieu à deux interprétations. D'après certains, il existait dans les montagnes au-dessus du village un hameau qui s'appelait "le hameau de la famille Chuan", donc Chuandixia voudrait tout simplement dire le village sous le hameau de la famille Chuan. Selon d'autres, 爨 - chuan voulant dire aussi le "foyer pour cuire le repas familial", Chuandixia - 爨低下村 voudrait dire le village sous le foyer i.e le village où les familles sont bien nourries et où il fait bon vivre.
Le caractère "Chuan - 爨" sur le mur d'une maison
Sur le mur d'une autre maison, l'explication imagée du sens de l'idéogramme "爨 - chuan" : le foyer pour faire la cuisine
Tout au dessus le caractère : "兴- xing" : joie, entrain est représenté par les deux personnages, le wok et les briques
En dessous : le caractère "林- lin" : bois
Encore en dessous : le caractère " 大- da" : grand
Tout en bas : le caractère " 火- huo" : feu
Les montagnes autour du village
Le village
Une grotte utilisée pour le stockage du bois
Sur le mur de cette maison, des traces de slogans à la gloire de Mao datant de la Révolution Culturelle
Le caractère 福 - fu, bonheur, sur le mur d'une maison
Février 2011
La campagne à moins d'une heure de route au nord de Beijing.
Les dernières images de l'hiver.
cliquer sur les photos pour les agrandir ou les télécharger
Dans le lointain, la Grande Muraille
Meule et brouette ne sont pas là pour le decorum
En attendant les oiseaux
Ses branches ont servi de combustible
Partie de pêche