A 3650 m d'altitude, Lhassa est une des villes les plus élevées du monde. La présence de la montagne tout autour, qui culmine jusqu'à 6 000 m, se fait sentir partout. Mais, en dépit de sa situation en altitude, la ville rencontre, il semblerait, des problèmes de pollution atmosphérique. Le climat est extrêmement ensoleillé. Entre mi-mai et début juin, période où j'y étais, s'il faisait aux alentours de 10 degrés la nuit, le jour la température montait à 30 degrés voire 35 degrés. Les femmes de Lhassa se masquent le visage et pratiquement tout le monde porte des chapeaux pour se protéger du soleil.
600 000 habitants en 2010, avec un pourcentage de population Han (chinoise) qui va en augmentant. Certaines sources non chinoises donnent le chiffre de 60 % de Han, pourcentage que le gouvernement chinois attribue à la population tibétaine. Quoiqu'il en soit la présence chinoise ne fait que s'accentuer... les ruelles étroites et tortueuses bordées de maisons à quelques étages, aux fenêtres décorées et aux toits ornés de drapeaux de prières, de la "ville tibétaine", au centre, contrastent avec les palaces luxueux, les barres d'immeubles sans cachet et les larges avenues de la "ville chinoise" qui s'étend de plus en plus loin à la périphérie et qui ressemble à n'importe quelle ville moyenne des provinces chinoises.
Toutes les enseignes, annonces et panneaux de signalisation sont bilingues, en tibétain et en chinois, les inscriptions en chinois étant quelquefois plus visibles que celles en tibétain.
Le Potala
Le Potala, construit au XIIème siècle par le cinquième Dalaï-Lama, était destiné à assumer des fonctions aussi nombreuses que variées. Tout d'abord, il était la résidence du Dalaï-Lama et de son vaste entourage mais aussi le lieu où se tenaient toutes les grandes cérémonies d'état. Egalement siège du gouvernement tibétain, il servit en outre de forteresse durant les époques tumultueuses de l'histoire du Tibet au XVIIIème siècle. Toutes les décisions politiques et administratives concernant le pays émanèrent de ce palais. De plus, dans la mesure où les Dalaï-Lamas étaient considérés comme des incarnations de Cherensi, le Bodhisattva de Compassion et protecteur du Tibet, le Potala devint une destination majeure pour les pèlerins. Le Potala fut donc le lieu de résidence principal des Dalaï-Lamas successifs, jusqu'à la fuite en Inde du quatorzième Dalaï-Lama après le soulèvement contre l'armée chinoise, en 1959. Aujourd'hui, le palais est devenu un musée géré par la Chine. Pour le visiter, il faut montrer patte blanche : présentation du passeport ou de la pièce d'identité, passage au scanner des sacs et des personnes, bouteilles de liquide interdites...
Ils sont de plus en plus nombreux à faire le trajet Chengdu - Lhassa à vélo. En un mois plus de 2000 kms de côtes avec de nombreux passage de cols dont la majorité culmine à 4000 m et quelques-uns à 5000 m. Certains poussent jusqu'au camp de base de l'Everest.
Dans la ville tibétaine
Il est choquant qu'au Tibet et à Lhassa même, on parle de "ville chinoise" et "ville tibétaine"... laquelle ville chinoise semble maintenant plus étendue que la ville tibétaine.
Le slogan en chinois sur le mur : "Le bien-être de la population est important, la sécurité alimentaire est donc d'une importance majeure".".
Jeu du Sho ten. Deux équipes de deux joueurs, deux dés, 64 coquillages, 9 pièces de monnaie, 1 petit bol en bois et paris constituent les éléments indispensables de ce jeu, typiquement tibétain. Voir la règle sur http://jeuxstrategie1.free.fr/jeu_sho/regle.pdf
Pour ceux qui ne l'ont pas encore remarqué, le chapeau n'est pas ici un accessoire, il est une pièce indispensable de l'habillement.
Sur la grande place en face du Potala, propagande pour le "Rêve chinois" de Xi Jinping. Les mêmes affiches qu'à Pékin avec une seule différence : il y a la traduction en tibétain. De haut en bas, 1ère image : "le grand amour", évocation de la solidarité populaire après les tremblements de terre ; 2ème image : "Chine, en avant !" avec un hommage symbolique rendu au drapeau chinois et aux "porte-drapeaux" ; 3ème image : ronde d'hommes et de femmes qui chantent et qui dansent i.e "le rêve d'une Chine heureuse, festive et unifiée" et 4ème image, le vieux slogan qui date des années 1950, mais qui y croit encore ? "il n'y a pas de Chine nouvelle sans le Parti communiste !" et qui sont aussi les paroles d'un chant.